lundi 27 décembre 2021

La honte comme première étape de la réforme

Dans les années 1960, le tiers du budget des ménages servait à acquérir leur alimentation. Maintenant, incluant les restaurants, entre 12 et 15 % du budget sert à s'alimenter. En temps de pandémie, on sait que l'obésité est un facteur de risque de présenter une forme grave de la maladie et de complications de la COVID-19. Etre en surpoids important et avoir moins de 60 ans augmentent le risque d'hospitalisation aux soins intensifs de 7 fois, selon l'Agence de la santé publique du Canada.

Alors qu'on couvre de honte les fumeurs et ceux qui ignorent le port de la ceinture de sécurité, il faudrait aussi humilier les pollueurs et la plupart des racistes. Tout autant pour les personnes qui mangent trop et mal tout en demeurant inactifs. Les écrans empêchent de bouger et on se contente d'avaler des calories vides. Au Québec, 20 % des adultes et un enfant sur neuf sont considérés obèses. Pourquoi l'abondance devient-elle problème ?

Selon Sébastien Rioux, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie politique de l'alimentation et du bien-être de l'Université de Montréal, "certains ne mangent pas à leur faim et d'autres mangent trop et mal." Aux États-Unis, l'empire de ce mal, 33 % des enfants de 2 à 19 ans mangent du fast-food au moins une fois par jour.

Les compétences ou les capacités culinaires s'amenuisent, selon monsieur Rioux. Il est "plus facile de se faire livrer une pizza ou d'en acheter une surgelée que de la préparer." La transformation alimentaire utilise beaucoup de sucre, de sel et de gras. Dans les quartiers moins bien lotis, l'obésité camoufle en plus une "faim cachée", des carences en vitamines en micronutriments.

Les États-Unis achètent pour 200 milliards de dollars de fast-food par année. Une moyenne de plus de 3000 $ par famille. Au Canada, la consommation des éléments transformés au augmenté de 136 % entre 1938 et 2014. La consommation des aliments naturels a diminué de 65 % pendant cette période.

La table à manger mondiale donnent le vertige et la nausée.

(Source: article de Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 22 décembre)

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