dimanche 30 mars 2014

Jean Marchand, pianiste et acteur

La Maison de la musique de Sorel-Tracy avait invité, cet après-midi, un sorelois d'origine, à jouer des pièces choisies soigneusement, au piano, pour les amateurs de notre région. Jean Marchand, né en 1951, à Saint-Joseph-de-Sorel, nous a parlé avec un peu de nostalgie de son enfance d'ici. Son père, travailleur à Marine Industries, clarinettiste amateur, avait su initier le jeune Jean au théâtre, au cinéma, au concert, entouré de nombreux livres, ce qui l'a aidé à s'approcher de la Beauté, nous a-t-il révélé.
 
Dans un programme difficile à interpréter, qu'il répétera le 13 avril prochain à la Chapelle du Bon Pasteur, il y ajouta, en rappel, une courte pièce du compositeur catalan Frederico Monpou, qu'il avait découvert, adolescent, au cours d'un camp d'été à Saint-Calixte. De nombreux souvenirs remontaient à sa mémoire et il a partagé généreusement un peu de ses amours, soit au théâtre ou à la télévision, comme acteur que comme pianiste, depuis 1985. Solitaire, il a su apprivoiser la solitude, le prix à payer, dit-il,  depuis longtemps. Déjà très jeune, il avoue avoir vite découvert que la vie est très courte, conscient précocement de "la fin des choses".
 
Après avoir interprété deux Mazurka de Chopin, en sus du programme annoncé, il a séduit le public avec son jeu si recueilli. Il semblait, dans un regard levé vers le plafond ou presque triste aux larmes dans un regard plongé dans le clavier, complètement subjugué par la musique.  Un peu comme le célèbre torontois Glenn Gould dans ses enregistrements sur disque, sa bouche murmurait souvent longuement. Un homme de mots et de sons, peut-on penser...
 
Élégant dans un complet au col lustré du veston du même tissu que la cravate assortie, Jean Marchand sait plaire, son talent de musicien, son sens d'expression faciale, tout contribue à nous transmettre sa passion de pianiste. Il a aussi su rendre hommage à son mentor, "son grand frère", le pianiste Dale Bartlett avec lequel  il a aussi publié des enregistrements sur disque.
 
Présentement il est professeur à l'université McGill et  au Domaine Forget, en plus de jouer dans la populaire série télévisée Unité 9 et d'être invité comme juré pour des compétitions musicales. Il a aussi créé des oeuvres, dont une composition de Raymond Daveluy, ce fameux organiste de l'oratoire Saint-Joseph pendant si longtemps. Compositeur aussi, il créera prochainement l'une de ses oeuvres pianistiques.

A l'âge de 20 ans, il a quitté le piano pour le retrouver à 35 ans avec encore plus de conviction. Combinant les deux carrières, il apprécie pouvoir naviguer entre le monde d'acteur et celui de musicien. Le public aussi a semblé apprécier son expérience de travail dans ce double monde artistique.

Un artiste à fréquenter et à suivre. Il a tant à nous transmettre. La Beauté, quoi.
 
 

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