vendredi 31 mai 2013

Daniel Taylor et les airs anglais

Hier soir, à l'Église St.Augustine of Canterbury, dans la ville de Saint-Bruno-de-Montarville, dans le cadre du Festival Classica, le célèbre contreténor Daniel Taylor nous a présenté Tears of the Muse.

Un programme composé de courtes pièces anglaises a été interprété avec un accompagnement au luth de David Jacques.  Délicatesse, somptuosité dans la sobriété, virtuosité dans la douceur, un auditoire attentif dans un lieu de béton et de bois. Quel beau lieu j'ai découvert, avec ses lambris de bois omniprésents. 

En duo, pour la première fois,  avec sa jeune étudiante de l'université de Toronto, Rebecca Genge, 21 ans,  il a commencé la soirée avec Come again, come again avec une harmonie dans les timbres renversante. Comme s'ils avaient été créés par la même muse... Un canon, des notes qui se mêlent d'un interprète à l'autre dans un vase communicant de toute beauté.  Saisissant comme tout.

Des musiques dansantes, parfois dramatiques, parfois sensuelles, Daniel Taylor et son invitée ont su nous charmer. Le luthiste devenait parfois guitariste.  Des instruments qui sonnent peu fortement et exigent un auditoire très silencieux, ce qu'ils ont obtenu en ce 29 mai 2013.

Daniel Taylor nous conduit aussi dans des notes graves avec grandeur, avec solennité, comme s'il déposait le son avec soin. L'acoustique de ce bâtiment réalisé avec le bois convenait bien à ce type de répertoire anglais.

Le luthiste a aussi interprété en solo, plein de frivolité de dentelle, The Woods So Wild et plus sautillant, Mrs Winter's Jump. Rebecca Genge a aussi chanté, en solo, Fairest Isle de Henry Purcell.

En rappel, le professeur et son élève ont repris, pour le plus grand plaisir des spectateurs, leur chanson d'ouverture.

Puis finalement, Daniel Taylor a chanté a capella. Toute l'heure, il s'est exprimé en français, surtout, et en anglais aussi, conscient de la composition du public. Son front vibre avec ses notes aigues, ses sourcils bougent beaucoup, on imagine le son qui voyage dans ses hauts os. De la haute voltige musicale, rarissime.  Un contreténor qui donne des masterclasses aussi loin qu'en Chine, et qui revenait d'Angleterre depuis 2 jours seulement, alors que Rebecca était en Colombie-Britannique, aussi, à peine 2 jours auparavant.

Le voyage fait partie des obligations de nos meilleurs artistes...Il sera au Festival Bach, le 2 décembre prochain, à Montréal,  en compagnie de la soprano Suzie Leblanc dans des oeuvres de Haendel. Bon à savoir à l'avance...

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