jeudi 30 mai 2013

Jonathan Laperle nous a émus avec son talent de Pan

Hier soir, le flûtiste, originaire de Saint-Ours, Jonathan Laperle nous a séduits. La Maison de la musique de Sorel-Tracy nous accueillait dans son salon Desjardins pour son avant-dernier concert des Jeunes Artistes prometteurs de la saison.

Il  a commencé l'apprentissage de la flûte traversière à 7 ans, il en a maintenant 23.  16 ans de travail assidu auprès des meilleurs maîtres, il a participé  à plusieurs concours et remporté de nombreux prix.

Il occupe le poste de flûte solo à l'Orchestre symphonique de Bangor dans l'état du Maine, aux É-U.. Le rêve d'être sélectionné pour tout jeune musicien qui veut devenir un artiste professionnel, quoi...

Il nous a interprété, accompagné de son fidèle pianiste, Dantonio Pisano, depuis son adolescence, plusieurs grandes oeuvres.

Une Sonate de l'époque baroque, puis les 1er et second mouvements de la sonate no 2 du célèbre  russe Serguei  Prokofiev, composée en 1943, pour flûte d'abord puis transcrite pour violon.  La Sonatine  qui suivait était une oeuvre imposée pour les concours du conservatoire de musique de Paris composée par Henri Dutilleux, décédé le 22 mai dernier. Dutilleux avait abondamment écrit, nous explique le jeune artiste, la manière qu'il souhaitait que sa sonatine exigeant beaucoup de virtuosité,  soit interprétée. Des cadencess spectaculaires...

Puis Syrinx, une oeuvre pour flûte seule, de Claude Debussy, composée en 1913 que Jonathan Laperle nous offrira une seconde fois lors du rappel demandé par un public enchanté.

Puis de Jacques Ibert,  les 2e et 3e mouvement d'un concerto pour flûte et orchestre, un mouvement lent plein d'intensité et de profondeur dans son intériorité, parfois même  violent, rempli de ff et de fff  dans d'éloquents crescendo, suivi d'un mouvement rapide, très rapide de virtuosité, avec une section centrale lyrique à souhait, qui s'éclate dans une cadence finale époustouflante.

Une osmose musicale entre le flûtiste et le pianiste, qui regarde attentivement et écoute le souffle de Pan pour s'y mêler dans une harmonie remarquée.

Un jeune artiste de notre région, qui exécutait son premier concert en public avec ses propres choix artistiques, ses propres balises. Sans pièce imposée, cette fois, différemment des prestations de concours ou de concerts académiques, il a su fournir aux spectateurs une dose de Beauté de Pan, pensais-je, ce dieu grec qui transforma un roseau en flûte ...

Aucune facilité, il nous a offert, en cadeau, sa passion pour la musique bien interprétée.  Ses legato, aussi bien dans la douceur que dans la fureur, étaient d'une sensualité et d'une  élégance remarquables.  Un jeune aux yeux  pers et francs, aux lèvres délicieusement sculptées par son art (son amoureuse altiste assistait aussi à cette soirée), au sourire discret, à la concentration sans limite, bref un jeune artiste qui a beaucoup d'avenir devant lui. Ses doigts se soulèvent à peine, essayez vous-même de faire lever et rebaisser très rapidement votre annulaire de la main gauche sur une table, juste pour voir l'exigence de cette gymnastique...pourtant abondamment utilisée, hier soir...

Un virtuose en plus d'un amoureux de la musique bien faite... Il ira loin.  Il nous suffit de continuer à l'encourager... Nous avons aussi notre responsabilité, comme mélomanes, nous devons aller applaudir ces prouesses de ceux qui se lèvent chaque matin, en sachant qu'ils auront près de 6 à 8 heures de grande concentration à donner pour parfaire la maîtrise de leur instrument préféré.  Combien exigeant et combien gratifiant, que ce travail monastique....Bravo Jonathan...

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