lundi 9 août 2021

L'abattoir Exceldor veut détruire de riches terres agricoles à Saint-Hyacinthe

 En 2019, la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) a refusé la demande d'exclure 26 hectares de terres de grande qualité pour l'expansion d'un parc industriel à Saint-Hyacinthe. La MRC des Maskoutains insiste en 2020 sur une dizaine d'hectares pour relocaliser et agrandir l'abattoir d'Exceldor de Saint-Damase, situé à 13 km. La CPTAQ émet en juin 2020 une orientation préléminaire de refus et rappelle les motivations du refus de l'année précédente.

Suite à une modification de la demande, la même MRC demande alors plutôt une autorisation pour un usage non agricole sur des terres demeurant toujours en zone agricole. Le 16 juin 2021, la CPTAQ envisage maintenant d'autoriser l'implantation de cet abattoir en zone agricole sur 10 hectares. Cela ressemble à "un cheval de Troie", écrit Claire Binet, géographe, ex-analyste CPTAQ, MAPAQ, UPA et Agriculture Cananda, au nom de plusieurs autres signataires, dans l'édition du Devoir d'aujourd'hui.

Les documents consultés par les signataires indiquent que Exceldor prévoit une autre croissance de sa capacité dans le futur et que la ville de Saint-Hyacinthe a d'autres projets industriels.

En 2020, le premier ministre Legault avait déploré l'attitude de la CPTAQ, il suggérait que les élus locaux puissent parler davantage pour "dézoner" des terres agricoles.  Reviendrons-nous aux années 1970, quand les "maires développeurs" dilapidaient les meilleures terres agricoles du Québec. Quand Legault indique une telle voie, les commissaires sont-ils libres, ou pris entre leur devoir et leur carrière ?

Les membres de la Commission sont nommés par le Conseil des ministres plutôt que par l'Assemblée nationale. Peuvent-ils prendre des décisions à l'encontre de la volonté gouvernementale ?

Notre autonomie alimentaire est un enjeu actuellement. Nos décideurs sont-ils déconnectés de la société subissant des problèmes d'approvisionnement durant la pandémie ? Alors que notre société s'oriente vers une filière alimentaire plus humaine, plus soucieuse de la santé, d'environnement et d'acceptabilité sociale, de circuit court, de moins de produits chimiques pour faire pousser nos fruits et légumes consommés quotidiennement, il faudra que la CPTAQ puisse résister aux tendances prédatrices de l' "agrobusiness" envers le territoire agricole.

S'informer, c'est s'engager à mieux agir.



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