jeudi 3 juillet 2014

De l'eau dans le gaz de schiste

Vous vous souvenez de la conférence tenue à Saint-Robert en octobre 2012 pour nous informer des risques encourus par l'industrie lourde qui utilise la fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste de la roche-mère de notre sous-sol de la vallée du Saint-Laurent. Monsieur Jacques Tétreault avait présenté des photographies éloquentes de ce qui se passait en Pennsylvanie.
 
Dans l'édition du Courrier international du 26 juin au 2 juillet 2014, dans une traduction d'un texte du Los Angeles Times, on nous explique qu'à l'heure où l'Europe veut réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, la France ne semble pas prête à revenir sur l'interdiction de la fracturation hydraulique.
 
Même si Paris abriterait un énorme trésor de réserves de gaz de schiste, le gouvernement actuel français ne veut rien modifier  et maintient l'interdiction. L'entreprise Total (dont plusieurs de nos politiciens fédéraux possèderaient une part de l'actionnariat) affirme qu'elle possède le savoir-faire nécessaire pour faire les travaux de fracture hydraulique nécessaire pour extraire ce trésor de gaz naturel. Les responsables du secteur de l'énergie ne comprennent pas ce refus d'exploiter une éventuelle source d'énergie.
 
Le gouvernement français a refusé même l'exploration d'éventuels gisements par l'interdiction du forage. Avec la Bulgarie, la France est le seul des 28 pays européens à interdire cette fracturation hydraulique souvent considérée comme menaçante pour la proctection des eaux souterraines et de surface. Certains autres pays européens ont adopté le principe de précaution.
 
L'Angleterre a annoncé qu'il était à fond pour le gaz de schiste. Alors le secteur de l'énergie français investit des millions de dollars dans des pays comme le Royaume-Uni.
 
Chez les écologistes, on nous rappelle que près de 80 % de l'opinion publique est plus opposée au gaz de schiste qu'au nucléaire fournissant la majeure partie (75 %) de l'énergie électrique française. Le porte-parole de France nature environnement, Benoît Hartmann assure que "les inconvénients sont mille fois pires que les avantages". Cette fédération française des associations de protection de la nature explique qu'ici les gens vous le diront: notre terre, c'est notre richesse. "
 
Qui ne se souvient pas de l'image célèbre montrant un homme en Pennsylvanie qui met le feu à l'eau qui coule de son robinet ? Ce documentaire américain Gasland, sorti en 2010, explique que la fracturation hydraulique est responsable de l'importance pollution des nappes phréatiques aux Etats-Unis.
 
La Pologne, seul pays européen abritant de plus grandes réserves que la France en gaz de schiste, est un exemple révélateur. Les estimations gigantesques de départ ont dû être sérieusement révisées à la baisse relativement à l'exploitation des gisements attendus.
 
Monsieur Hartmann reste convaincu que la beauté naturelle de la France, la santé de ses concitoyens et l'avenir de la planète seraient en danger si les géants de l'énergie avaient les coudées franches pour extraire le gaz de schiste, qui demeure malgré ses avantages un combustible fossile contribuant au réchauffement climatique.
 
Ici le Regroupement interrégional des gaz de schiste de la Vallée du Saint-Laurent (RIGSVSL) a continué sa mobilisation suite à la campagne de signatures: Non au gaz de schiste, vous n'entrerez pas chez-nous et la demande de moratoire aux autorités gouvernementales. Plus de 60 000 signatures recueillies plus tard, aucun moratoire n'a été décrété encore.
 
Depuis l'automne, d'autres groupes de mobilisation citoyenne, certains pour la protection contre la marée noire dans le Saint-Laurent, ou encore contre le forage près des résidences en Gaspésie, ou encore contre les oléoducs traversant les terres et les cours d'eau de leur territoire se sont faits entendre haut et fort.
 
Ainsi le RIGSVSL: vient de modifier son nom pour englober plus de situations problématiques qui touchent tout le territoire québécois. Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) est désormais sa nouvelle dénomination. Jacques Tétreault en est le porte-parole depuis l'automne dernier. Plusieurs scientifiques et juristes indépendants appuient ce regroupement dévoué à la protection de notre eau et de notre richesse naturelle collective.
 
J'en suis la trésorière bénévole depuis l'automne dernier. Je soutiens qu'il faut protéger l'avenir de notre territoire et la santé des populatioins présentes et futures par des actions et des décisions éclairées selon les connaissances d'aujourd'hui.
 
Des recherches et du développement scientifique sont encore en étude pour trouver des sources d'énergie plus convenables pour le maintien de notre patrimoine. J'encourage, lecteurs et lectrices, à maintenir la vigilance pour contenir les émissions de gaz à effet de serre et leur accroissement débridé.
 
Vous souhaitez demeurer informés à ce sujet, rejoignez le site bien documenté du RIGSVSL ou du RVHQ (le nouveau nom qui sera en ligne prochainement) et vous pourrez suivre les développements des actions de plusieurs personnes engagées bénévolement pour la croissance  et la protection du bien commun.

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