lundi 11 mai 2015

Le droit de manifester devient-t-il interdit ?

La répression policière arrive dorénavant plus tôt. La manifestation du 1er mai à Montréal était encore tranquille et venait à peine de se mettre en marche. Les femmes, enfants, étudiants, aînés ont vu rapidement les bombes de gaz lacrimogène lancées dans l'air dès le point de départ de la marche. Puis du gaz poivre. Puis des coups de matraque.
 
Un premier article de trois, dans Le Devoir, nous relate, sous la plume de Marco Fortier, ce que les personnes présentes ont ressenti et vécu. Stupéfaction, un dérapage, une manifestation pacifique réprimée avec force. Comme s'il devenait interdit de manifester, 84 personnes sont arrêtées. Des spectateurs présents ont filmé certaines scènes.
 
Certaines personnes interrogées ne manifesteront plus contre l'austérité, ni contre les hydrocarbures, mais le simple désir de conserver son droit de manifester deviendra une motivation suffisante.
 
La police gagnera-t-elle la confiance des citoyens du quartier, dans la vie quotidienne  ou inspirera-t-elle plutôt la peur ? Le contexte de la manifestation semble changer les perceptions. Autant pour la force policicière que pour les manifestants.
 
La police a revu ses formations pourtant, apprenait-on le 30 avril par la journaliste Isabelle Porter, du Devoir.  On leur fournira de meilleurs outils pour gérer les moments impliquant un haut niveau de stress. selon un expert-conseil en emploi de la force à l'École nationale de police, Bruno Poulin. La Commission spéciale d'examen sur le printemps 2012 avait remarqué le mépris affiché par des policiers insultant des manifestants, dans son rapport. Elle recommandait que l'École exige des finissants une meilleure conscience de l'importance du droit de manifester dans une société démocratique. La formation améliorée serait en place depuis  les premiers jours de mai.
 
Un nouveau programme de perfectionnement sera aussi offert à l'École pour prévenir l'état de stress post-traumatique. Une dizaine de policiers-cadres s'est engagé volontairement à suivre cette nouvelle formation depuis mai. Les services de police demandaient cette formation tout comme les pompiers et les paramédicaux depuis déjà un long moment. Un tabou en milieu policier persiste: la détresse psychologique nuirait à leur avancement de leur carrière ou insécuriserait les collègues.
 
Gérer des insultes, apprendre à se contrôler dans des situations anxiogènes pourrait améliorer leurs relations avec la population.  Ils ont déjà diminué leur tendance à faire du profilage racial à Montréal, qu'en sera-t-il du profilage politique maintenant ?
 

Aucun commentaire:

Publier un commentaire