jeudi 19 juin 2014

Les derniers mémoires présentés concernant le parc éolien Pierre-de-Saurel

Pour une deuxième journée, le commissaire Louis Dériger a entendu les mémoires des citoyens ou organisations qui ont préparé un mémoire et qui sont venus le présenter à la salle Léo-Théroux d'Yamaska.
 
D'abord la mairesse suppléante d'Yamaska, madame Diane de Tonnancourt, a présenté le mémoire préparé par le conseil municipal de sa municipalité (évidemment monsieur le maire Joyal qui devrait accueillir des éoliennes sur ses terres n'a pas participé à son élaboration). Elle a souligné que ce projet respectait les règles de la démocratie et que leur conseil avait eu le souci de transmettre les informations pertinentes à la population. Elle a relevé qu'étant donné que la MRC est le maître-d'oeuvre du projet, cela leur apparaît être un atout. Elle a suggéré quelques modifications d'emplacement de quatre éoliennes afin de diminuer les effets négatifs sur la santé des citoyens. Elle a aussi demandé que les fils soient enfouis à 1,6 m de profondeur pour éviter d'endommager le câblage souterrain et les drains agricoles. Le mémoire suggère aussi d'implanter le plus vite possible le comité de suivi afin de rassurer davantage la population. Les entrées financières attendues par les redevances représenteraient  environ la valeur des taxes de 70 nouvelles maisons évaluées à  150 000 $, soit 10 % environ des taxes foncières perçues, a-t-elle précisé lors de la section de correction de faits à la fin de l'audience publique.
 
Monsieur Maurice Séguin de Saint-David est venu présenter son mémoire soulignant qu'il avait acquis en 1993 une maison pour son paysage serein. Ancien vérificateur interne à la société Bell, il n'est pas rassuré par l'installation d'éoliennes de 147 m de hauteur. Il a souligné la frustration engendrée par des séances d'information proches de la propagande et l'absence de consultation par référendum de la population concernée. Le risque lui apparaît trop élevé en relation avec les bénéficies potentiels.
 
La mairesse de Saint-Aimé est aussi venue présenter un mémoire au nom du conseil municipal. Elle a observé une très bonne acceptabilité sociale dans son milieu. Elle inscrit un refus que la halte touristique soit rapprochée du projet du parc éolien car cette situation aurait un impact sur les chemins exclusifs aux activités agricoles. Le mémoire demande que l'enfouissement des fils soit d'au moins 1,5 m de profondeur et rappelle que dans le dossier de la société Kruger à Saint-Rémi, la CPTAQ (commission de protection du territoire agricole du Québec) avait exigé que les fondations soient à 1,6 m car les drains agricoles étaient enfouis à cette profondeur. Elle ajoute que, lors du démantèlement, le ciment soit retiré jusqu'à une profondeur de 1,5 m de profondeur pour rétablir l'agriculture sur le site de l'éolienne démantelée. Elle souhaite que le comité de suivi se mette en place maintenant et mette les municipalités au courant des données recueillies. Afin de dégager le croisement des chemins, le mémoire du conseil de Saint-Aimé propose de déplacer le poste de raccordement à proximité du boisé existant. Madame Liebert se lève et s'approche du commissaire pour lui appporter le plan de cette modification. Cette modification permettrait de diminuer l'impact sur les terres agricoles. Elle explique qu'elle n'est pas très renseignée sur ce sujet mais qu'elle est interpellée par ce lieu de raccordement.
 
Puis c'est le moment de présenter mon propre mémoire que je fournirai dans un prochain billet.
 
Puis monsieur Robert Dumont, spécialiste à la retraite des services de météo, résident de Sorel-Tracy, présente son mémoire en expliquant que l'emplacement choisi pour ce parc éolien n'est pas adéquat. Il rappelle que les promoteurs ont abusé de l'ignorance de notre MRC en promettant des revenus mirobolants car surestimés. Il réprouve la désolante improvisation, les sommes englouties de plus de 2 500 000 $ jusqu'a maintenant et le ton méprisant des maires. Pour le bien de la communauté, il souhaite un échec retentissant de ce projet éolien.
 
Monsieur Henri Tousignant, résident de Saint-Ours et ancien député fédéral de la région du Témiscamingue, présente ensuite son mémoire. Il explique le désintérêt des contribuables par leurs préoccupations à gagner leur vie et, que le soir, la besogne se poursuivait pour leurs affaires personnelles élémentaires, ainsi leur temps libre permet peu le développement de l'attrait pour la chose publique. Il rappelle que lorsqu'il avait interrogé le préfet précédent,  la réponse était: "Je ne peux vous répondre mais on sait que cela va marcher." Il a comparé les promoteurs à des vendeurs d'appareils électro-ménagers et leur vente sous pression. Il rappelle aussi l'intérêt des spécialistes promoteurs dans ce projet. Il s'inquiète de la diminution de la valeur de revente des propriétés à proximité du parc éolien. Il voit du mercantilisme démodé dans toute cette affaire. Il pense que les Québécois partagent d'autres valeurs et n'acceptent plus la bêtise. Ces nuisances lui apparaissent inacceptables. Il souhaite que le commissaire de l'audience publique, monsieur Dériger, jette un oeil sur comment le projet est né et comment son développement s'est déroulé. Pour lui, on n'achète pas de l'énergie quand on est déjà en surplus de production.
 
Puis monsieur Gilles Bellerose, de Sorel-Tracy, condamne ce projet plutôt néolibéral qui fait obstacle à la justice et qui fait l'affaire de quelques personnes au détriment de la collectivité et de la démocratie. Pourquoi vendre cette énergie éolienne à Hydro-Québec à plus de 0,125 $ le kw, alors que normalement le coût de production moyen est de 0,10 $ et qu'on le paie actuellement 0,0557 $ ? Il rappelle que René Lévesque et Jean Lesage avaient nationalisé l'électricité au début des années 60 pour que le prix de vente soit arrimé avec le coût de production et non pas avec les aléas du marché. Il ne voit pas suffisamment de transparence dans les informations véhiculées par les promoteurs.  Le silence des élus de la MRC est assourdissant aux audiences du BAPE, à part les personnes directement concernées. Où sont les conseillers municipaux des 12 villes constituant la MRC Pierre-de-Saurel ou les maires des villes autres que ceux des villes hôtesses des éoliennes ?
 
Pour la période de l'audience publique concernant la correction des faits, monsieur Fernand Gignac est venu corriger l'information que monsieur le maire G. Salvas avait dite la veille, lors de la présentation du mémoire du conseil municipal de Saint-Robert, à propos que les éoliennes étaient situées à 1,5 km des résidences. La publicité dans les journaux locaux payée par l'organisation du projet éolien précisait que les résidences étaient situées à partir de 700 m de l'installation prévue des éoliennes. La page publicitaire a été déposée à la coordonnatrice de la Commission du BAPE.
 
Madame Champagne est venue préciser que 7 signatures de résidents de Saint-David faisaient partie des signatures de refus remises à la Commission.
 
Le porte-parole des promoteurs, l'ingénieur Marcel Fafard est venu rectifier certaines informations qui avaient été mal comprises et a ajouté certaines précisions sur le projet.
 
Le directeur général de la MRC, monsieur Denis Boisvert, est venu préciser aussi certaines informations au sujet des mémoires entendus.
 
Monsieur Robert Dumont  est revenu confirmer qu'il n'y a aucun corridor de vent ni près ni loin d'ici, selon lui.
 
À la fin de la séance de la présentation des mémoires et de la période de correction de faits, monsieur Dériger a fait son discours terminal et a précisé que son rapport serait remis au ministre le ou avant le 19 septembre prochain. Il a aussi souligné son appréciation de la participation des citoyens.
 
Le ministre dispose de deux mois pour le rendre public. Le conseil des ministres établira ensuite s'il autorise ou non la suite et l'établissement du parc .éolien Pierre-de-Saurel.
 
Nous attendons la suite des choses. Nous continuerons de suivre les informations dans nos journaux locaux et régionaux.
 
 


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