lundi 22 février 2016

Prédication de la paresse chrétienne

Depuis longtemps, le travail est une valeur dans la tradition catholique. La paresse est méprisée comme un péché capital.  Le fondateur de l'Opus Déi pensait que l'homme était né pour travailler comme les oiseaux pour voler. Un exégète de l'Université Laval, François Nault, un professeur dont j'ai suivi un cours durant mes études en théologie, affirme plutôt  que la paresse est une vertu chrétienne. Il vient de publier L'Évangile de la paresse.
 
Durant une année sabbatique, il écrit un livre valorisant la paresse comme art de vivre, comme philosophie. Il travaille tellement qu'il doit faire beaucoup d'effort pour se convertir à cette oisiveté. Pourtant avec humour, le professeur Nault explique que notre malheur c'est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre.
 
Jésus avait fait vagabonds des pêcheurs. Il avait félicité les travailleurs de la onzième heure. Il avait approuvé la contemplation de Marie supérieure à l'activité de Marthe. Il avait dormi pendant un voyage sur la mer agitée. Il avance sur un âne lors de son triomphe à Jérusalem. Toutefois le professeur Nault veut que la paresse soit bien utilisée.
 
La paresse est un temps pour le repos studieux. Un temps pour penser. Non pas un temps pour se divertir bêtement et s'agiter inutilement.  La paresse libère un temps pour la contemplation. Le journaliste Louis Cornellier remarque que Nault s'amuse en nous démontrant que tout ce qu'on peut faire dire aux Écritures est incroyable.
 
Le sommeil, la sieste et l'oisiveté permettraient de cesser de  tourner en rond inutilement, et nous ouvriraient la route pour atteindre la vertu.
 
"L'esprit joyeux dans le présent détestera de se soucier de l'avenir." (Horace)
 


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