mardi 16 février 2016

La parole des organismes de bienfaisance libérée

Les problèmes sociaux sont bien connus des groupes communautaires et des organismes de bienfaisance qui recueillent des fonds privés et publics pour leur mission sociale, environnementale ou sanitaire. Et si faire un don était aussi un acte d'engagement et un acte politique ?
 
Le sociologue Jean-Marc Fontan de l'UQAM propose de libérer la parole politique des organismes de bienfaisance et autres philanthropes au pays. En contact avec les personnes en difficulté, marginalisées, ils sont capables de parler de ce qu'ils rencontrent dans leur quotidien  en s'investissant auprès de gens si souvent peu entendus. Ils cherchent à enrayer la pauvreté, les inégalités sociales, l'exclusion, les atteintes portées à l'environnement. Leur engagement est autant un geste d'altruisme caricatif qu'un geste politique.
 
Au cours des dernières années, les groupes qui dénonçaient certains comportements  et dont leur discours déplaisait aux élus voyaient parfois leur financement réduit ou coupé pour des raisons d'idéologie différente.  L'autocensure s'est installée peu à peu. Pourtant il serait profitable d'entendre des voies diversifiées. La censure n'appporte pas toujours des ajustements appropriés pour bien faire avancer le bien collectif.
 
Rappelons-nous que l'État finance une partie des dons en accordant des crédits fiscaux. Le sociologue Fontan réclame un dialogue nécessaire entre le gouvernement, la société civile et la philanthropie. Sommes-nous prêts à accepter cette transparence ?
 
Source: Le Devoir

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