mardi 8 février 2022

L'arrêt de mort de l'exportation de gaz naturel albertain par GNL Québec

Après que le Québec ait rejeté le projet de GNL Québec l'été dernier, après des démissions, des licenciements et le retrait d'importants investisseurs, les promoteurs avaient décidé de poursuivre le processus d'évaluation environnementale fédérale. On maintenait encore des lobbyistes actifs tant au Québec qu'à Ottawa.

Hier, le gouvernement fédéral, par une annonce du ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault,  a précisé que les "effets environnementaux négatifs importants que le projet est susceptible d'entraîner ne sont pas justifiables dans les circonstances". GNL Québec désirait construire une usine de liquéfaction, un terminal maritime d'exportation à Saguenay et un gazoduc de 480 kilomètres nécessaire pour acheminer le gaz naturel albertain. C'était le plus gros projet industriel privé de notre histoire québécoise, avec la nécessité d'obtenir 14 milliards de dollars pour sa réalisation.

Selon le rapport publié hier, l'Agence d'évaluation d'impact du Canada (AEIC) écrit que ce projet nuirait aux efforts climatiques du Canada, à l'atteinte de la "carboneutralité" d'ici 2050. C'est un rejet des affirmations du promoteur selon lesquelles le projet serait bénéfique pour la lutte contre la crise climatique. Aucun scénario n'était crédible pour l'Agence. De plus, l'AEIC écarte l'argument que le gaz naturel serait un partenaire de la "transition énergétique".

Afin de respecter les objectifs de l'Accord de Paris sur le climat de décembre 2015, les pays doivent "renoncer" à autoriser le développement de "nouveaux sites pétroliers et gaziers".

Laisser circuler 320 méthaniers sur le Saguenay chaque année aurait pu porter des risques majeurs pour des mammifères marins en péril, dont le béluga du Saint-Laurent. 

Toutefois, d'autres projets, comme le projet LNG Canada, sont toujours soutenus par le gouvernement fédéral. En Colombie-Britannique, le plus important projet du genre au Canada, est en cours de construction. Il est alimenté en gaz par le gazoduc Coastal Gaslink, encore controversé.

Dans l'est du pays, le projet Goldboro LNG est envisagé en Nouvelle-Écosse. Il faudra d'abord construire un nouveau gazoduc qui traverserait le territoire de plusieurs municipalités du sud du Québec. Les élus de Saint-Robert ont déjà annoncé qu'il n'appuyait pas la construction de ce gazoduc.

(Source: article d'Alexandre Shields dans Le Devoir d'aujourd'hui)


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