mardi 19 janvier 2021

Un maire, ça sert à quoi à Saint-Robert ?

Un maire d'une petite municipalité rurale devrait privilégier les services de proximité à ses citoyens. Quand un service coûte peu de ressources, pourquoi le fermer ? Les usagers étaient peu nombreux. Bien oui, on en avait diminué d'abord le service en sortant notre bibliothèque municipale du réseau des bibliothèques publiques de la Montérégie. Les quelque 800 livres qui enrichissaient l'offre des rayons trois ou quatre fois par année par rotation entre les bibliothèques publiques, soit plus de 3 000 offres de lecture annuellement ont disparu avec l'abandon de ce service public, depuis plus de 6 ans. Ce service abandonné savait pourtant devancer la tendance des besoins des usagers.

Une offre virtuelle de lecture, de la musique, des journaux de partout accessibles virtuellement, des magazines en grand nombre, des échanges sur demande avec toutes les ressources disponibles dans les autres bibliothèques du réseau, qui pouvaient répondre aux désirs des usagers les plus exigeants, on a coupé ce service pour économiser. Une épargne de moins  de 4,50 $ par habitant annuellement. On se retrouve avec un service de lecture peu renouvelée, des heures de service restreintes progressivement jusqu'à une unique plage d'ouverture du service  par quinze jours. On veut tuer un désir de lire, on ne peut s'y prendre de meilleure manière.

Le conseil municipal divisé à égalité (3 conseillers en faveur dont la fille unique du maire conseillère à cette époque et 3 conseillers contre), le maire a tranché en faveur d'un pharaonnique projet. il a été préféré de construire un centre multi-fonctionnel  au coût de près d'un million de dollars en ajoutant un toit et des murs à une patinoire extérieure asphaltée, un grand éléphant blanc, froid, qui ne permet pas les rencontres fraternelles bi-hebdomadaires que permettait le service à la bibliothèque.

La bibliothèque aurait pu être développée en y ajoutant un café comme certaines autres le font. En demeurant membre du réseau des bibliothèques publiques de la Montérégie. En offrant un espace inter-générationnel continu invitant des personnes-ressources à venir partager leur coup de coeur littéraire ou des volontés de construire des liens entre les citoyens. L'église, autrefois, permettait de créer ces liens communautaires. Maintenant qu'elle est peu fréquentée, il fallait plutôt laisser une porte ouverte, au lieu de la fermer, pour améliorer le sentiment d'appartenance entre les membres de notre communauté. Déjà une étude publiée démontrait qu'à Saint-Robert le sentiment d'appartenance était faible. Il s'affaiblit encore davantage.

Mais c'est pas grave, dit notre maire, le service est disponible à Sorel-Tracy, pour accéder à une bibliothèque. Alors si c'est un bon raisonnement, la patinoire aussi est accessible à Sorel-Tracy, et les restaurants, et les stations-service d'essence, et les lieux de rassemblement fleuris, et les services aux adolescents, etc. Il nous reste le service fédéral des postes et l'église paroissiale comme services communautaires à Saint-Robert. Comme services de proximité, on peut toujours se rendre à Sorel-Tracy, qui dit mieux. On a rafraîchi les routes d'asphalte, on ramasse les rebuts, on publie Mon Patelin mensuellement en y répétant souvent les mêmes informations sans refléter les décisions importantes prises lors des séances du conseil municipal tenues à huis clos, pandémie oblige. 

Ce n'est pas tous les citoyens qui bénéficient d'une connexion internet. Combien en sont privés ? En connaît-on le nombre ? Il est désolant que la transparence des décisions municipales ne soit pas mieux favorisée. 

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