Le
biologiste Sylvain Archambault, consultant pour la Société pour la nature et
les parcs, critique les signataires du Manifeste
pour tirer profit collectivement de notre pétrole, dont notre ancien
premier ministre Bernard Landry, Joseph Facal et Monique Jérôme Forget. Les
fanatiques de l’exploitation pétrolière au Québec raconteraient des faussetés
en parlant des revenus potentiels provenant des ressources fossiles. On ne sait
même pas encore si le sous-sol de notre belle province contient le désirable
gisement d’or noir rentable.
« Le débat est très mal parti. On fabule
beaucoup, on se crée le fantasme que nous sommes assis sur une mine d’or noir…
C’est farfelu. » Lorsqu’ils discutent de permettre rapidement de forer pour explorer
au cœur du golfe du Saint-Laurent, « ces
affirmations créent un sentiment d’urgence basé sur des faussetés qui viennent
biaiser le débat. » Les permis ont été accordés depuis plusieurs
années pour explorer cette zone, mais aucun forage n’a été mené jusqu’à
maintenant dans le milieu marin car « le
potentiel est extrêmement hypothétique. Jusqu’à maintenant, pas une goutte de
pétrole n’a été tirée d’Old Harry. »
Aussi
le journaliste Alexandre Shields, dans l’édition du 13 janvier du Devoir, nous explique qu’aucune ressource
pétrolière n’a jusqu’ici été découverte sur l’île d’Anticosti, malgré 30 ans
d’exploration. Pour avoir une idée plus précise, il faudra faire de la
fracturation avec des forages horizontaux et le potentiel demeure encore
théorique.
L’ingénieur
en géologie Marc Durand répète qu’il doute qu’on puisse être rentable si on ne
peut qu’extraire entre 1 % et 2 % de la ressource en place, par les forages de puits, tout
comme au Dakota. (Le Devoir, 10
janvier 2014)
Du
côté de la Gaspésie, un projet entrevoit une phase d’exploitation. Une société
veut obtenir l’autorisation de forer un nouveau puits pour confirmer le
potentiel d’extraire du pétrole à Gaspé. Mais les risques environnementaux sont
souvent très peu considérés, la manière "responsable" d’exploiter en milieu marin est encore à trouver. Même le
rapport d’évaluation environnemental stratégique sur le golfe souligne « plusieurs lacunes ».
Sylvain
Archambault nous met en garde en nous rappelant "que la responsabilité financière des pétrolières en cas de déversement
se limite à 30 millions de dollars". Pensons qu’un déversement de mazout
lourd survenu dans la baie de Sept-Îles
d’environ 5 000 litres, en septembre 2013, a coûté des frais de
nettoyage dépassant 20 millions de dollars pour environ 5 tonnes de mazout. Et « on parle d’un milieu beaucoup plus
facile à contrôler qu’en plein cœur du golfe. » Il nous
rappelle aussi que BP avait déversé
565 000 tonnes au Mexique et
occasionné un coût de nettoyage et
indemnisation qui se chiffre en milliards de dollars. Les impacts
environnementaux à long terme n’ont pas encore été évalués de façon
convaincante.
Notre
comité de citoyens de Saint-Robert,
Saint-Aimé et Massueville contre la
fracturation hydraulique continue de s’informer et de participer à des
assemblées d’information et demeure vigilant. Le gaz de schiste obtenu par la
fracturation demeure encore un risque pour la protection de l’eau potable pour
nous et pour les générations futures. Le
regroupement interrégional des gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent
(RIGSVSL) poursuit ses initiatives car S’informer, c’est s’engager.
(Source :
Le Devoir, 8, 10 et 13 janvier 2014)
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