jeudi 16 janvier 2014

"Un débat mal parti: le pétrole québécois."


Le biologiste Sylvain Archambault, consultant pour la Société pour la nature et les parcs, critique les signataires du Manifeste pour tirer profit collectivement de notre pétrole, dont notre ancien premier ministre Bernard Landry, Joseph Facal et Monique Jérôme Forget. Les fanatiques de l’exploitation pétrolière au Québec raconteraient des faussetés en parlant des revenus potentiels provenant des ressources fossiles. On ne sait même pas encore si le sous-sol de notre belle province contient le désirable gisement d’or noir rentable.

« Le débat est très mal parti. On fabule beaucoup, on se crée le fantasme que nous sommes assis sur une mine d’or noir… C’est farfelu. » Lorsqu’ils discutent  de permettre rapidement de forer pour explorer au cœur du golfe du Saint-Laurent, « ces affirmations créent un sentiment d’urgence basé sur des faussetés qui viennent biaiser le débat. » Les permis ont été accordés depuis plusieurs années pour explorer cette zone, mais aucun forage n’a été mené jusqu’à maintenant dans le milieu marin car « le potentiel est extrêmement hypothétique. Jusqu’à maintenant, pas une goutte de pétrole n’a été tirée d’Old Harry. »

Aussi le journaliste Alexandre Shields, dans l’édition du 13 janvier du Devoir, nous explique qu’aucune ressource pétrolière n’a jusqu’ici été découverte sur l’île d’Anticosti, malgré 30 ans d’exploration. Pour avoir une idée plus précise, il faudra faire de la fracturation avec des forages horizontaux et le potentiel demeure encore théorique.

L’ingénieur en géologie Marc Durand répète qu’il doute qu’on puisse être rentable si on ne peut qu’extraire entre 1 % et 2 % de la ressource en place, par les forages de puits, tout comme au Dakota. (Le Devoir, 10 janvier 2014)

Du côté de la Gaspésie, un projet entrevoit une phase d’exploitation. Une société veut obtenir l’autorisation de forer un nouveau puits pour confirmer le potentiel d’extraire du pétrole à Gaspé. Mais les risques environnementaux sont souvent très peu considérés,  la manière "responsable" d’exploiter  en milieu marin est encore à trouver. Même le rapport d’évaluation environnemental stratégique sur le golfe souligne « plusieurs lacunes ».

Sylvain Archambault nous met en garde en nous rappelant "que la responsabilité financière des pétrolières en cas de déversement se limite à 30 millions de dollars". Pensons qu’un déversement de mazout lourd survenu dans la baie de Sept-Îles  d’environ 5 000 litres, en septembre 2013, a coûté des frais de nettoyage dépassant 20 millions de dollars pour environ 5 tonnes de mazout. Et « on parle d’un milieu beaucoup plus facile à contrôler qu’en plein cœur du golfe. »  Il  nous rappelle aussi que BP avait  déversé 565 000 tonnes au Mexique  et occasionné  un coût de nettoyage et indemnisation qui se chiffre en milliards de dollars. Les impacts environnementaux à long terme n’ont pas encore été évalués de façon convaincante.

Notre comité de citoyens  de Saint-Robert, Saint-Aimé et Massueville  contre la fracturation hydraulique continue de s’informer et de participer à des assemblées d’information et demeure vigilant. Le gaz de schiste obtenu par la fracturation demeure encore un risque pour la protection de l’eau potable pour nous et pour  les générations futures. Le regroupement interrégional des gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent (RIGSVSL) poursuit ses initiatives car S’informer, c’est s’engager.

(Source : Le Devoir, 8, 10 et 13 janvier 2014)

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