vendredi 3 janvier 2014

Notre bibliothèque municipale: rapports annuels peu reluisants

Notre bibliothèque ne fait plus partie du réseau des bibliothèques publiques de la Montérégie depuis le début de 2014. Cette décision avait été prise le 18 mars  2013 par nos élus et adoptée lors de la séance publique d'avril  2013. Affiliée à ce réseau depuis 1984, cette affiliation a pris fin malgré une pétition composée de plus de 130 signatures pour demander le maintien de cette affiliation. Par ce réseau, nous avions accès à 210 570 volumes de langue française, 1 826 volumes numériques de langue française, 4 030 CD-DVD-VIDÉO, 577 cédéroms, 154 jeux en plus de plus de 47 000 documents en langue anglaise.
 
En analysant les rapports annuels colligés sur le site, dans la catégorie des municipalités de 1 000 à 2 000 habitants de population, soit la même catégorie que 22 autres bibliothèques municipales de ce vaste réseau, la bibliothèque municipale de Saint-Robert présente une mauvaise mine.
 
Alors que le local occupe une superficie  de 60 mètres carrés, soit 61 % de la superficie moyenne de toutes les bibliothèques de cette catégorie, ce local coûtait 87 % du coût moyen de sa catégorie. Excepté celui de Massueville-Saint-Aimé  (dont la population est à 55 % de la nôtre), ce local est le plus petit local disponible en tant que bibliothèque de sa catégorie.
 
Le coût budgeté pour les achats de documents est le 20e de sa catégorie, seulement Massueville-Saint-Aimé et Ste-Hélène-de-Bagot ont un coût budgeté inférieur au nôtre. Concernant les heures d'ouverture, notre bibliothèque obtient la  21e place de sa catégorie, juste avant celle de Saint-Simon, qui obtient le pire résultat. La bibliothèque qui a su intéresser le moins de bénévoles, c'est aussi la nôtre, parmi les 22 bibliothèques de sa catégorie pour l'exercice terminé le 31 mars 2013. Elle obtient aussi la pire performance pour le faible  pourcentage d'abonnés parmi ses citoyens et la pire performance aussi en nombre de prêts effectués durant cet exercice. Elle est aussi de celles qui ont fait le moins d'appel d'assistance au réseau , ex aequo avec celle de Saint-Polycarpe.
 
Alors que le budget de 2006 projetait un coût moyen par citoyen à la hauteur de 69 % de la moyenne de sa catégorie, en 2009 elle affichait un coût moyen descendu à hauteur de 39 % puis en 2012, elle budgetait un coût moyen remonté à 57 % du coût moyen de sa catégorie, soit celui des 22 bibliothèques municipales affiliées comprenant une population de 1 000 à 2 000 habitants.
 
Concernant le pourcentage d'atteinte de la norme du réseau, elle atteint 36,77 % de la norme alors que la moyenne de sa catégorie est de 63 %. Le bénévolat pour rendre ses services est passé d'une hauteur de  94 % de la moyenne en 2007 à 46 % de la moyenne en 2013. Sourires et encouragements trop fréquents peut-être? Animation trop attrayante ?  Pourtant le réseau fournissait 310 titres de matériel d'animation. Le nombre d'abonnés est descendu d'une hauteur de 77 % de la moyenne en 2007 à 51 % de la moyenne en 2013. Assez éloquent pour notre unique lieu culturel robertois.
 
Le pourcentage de la population abonnée à la bibliothèque municipale est passé de 24,6 % en 2007 à 10,2 % en 2013.  Alors qu'on nous disait manifester une préoccupation pour améliorer les services de ce lieu culturel au sein de notre municipalité lors des promesses électorales de 2009,  ces rapports annuels analysés entre 2007 et 2013 nous révèlent un échec monumental  et une promesse mal tenue. Nous avons changé de responsable des bénévoles suite à sa démission en mai 2013, verrons-nous une amélioration ou une détérioration dans le futur?
 
En 2007, les usagers de notre bibliothèque empruntaient des documents à la hauteur de 75 % de la moyenne des autres usagers de la même catégorie de bibliothèques, en 2010 et en 2011, ils rejoignaient la moyenne des autres de sa catégorie. Puis en 2013, la performance de nos usagers chutait à 62 % de la moyenne d'emprunts obtenue ailleurs dans sa catégorie.
 
Que s'est-il passé pour que notre performance soit si désastreuse ? Peu d'animation, peu d'encouragement à la lecture, ou quoi d'autre? Alors que notre municipalité détient un malheureux pourcentage de personnes peu scolarisées (le double pourcentage relativement à l'ensemble de la province de Québec), il apparaît que cette analyse nous permet de s'attrister davantage.
 
Il est vrai que nos décideurs ne fréquentent pas ce lieu culturel municipal, tout au moins pendant les 3,5 années où j'y étais bénévole assidue. On a rejeté ma suggestion d'animation auprès des enfants fréquentant le service de garde. On a rejeté ma participation à partir de février 2013. On a utilisé le texte d'encouragement à la lecture que j'avais préparé  pour l'édition de mars 2013 dans Le Patelin, notre journal municipal,  et on y a inscrit une autre rédactrice comme auteure.
 
Alors que les rapports annuels devaient être affichés et disponibles à la consultation par les usagers de notre bibliothèque,ils ne l'étaient pas à Saint-Robert. Alors que j'avais préparé, en étroite collaboration avec notre responsable, ces rapports annuels  pour les exercices 2010, 2011 et 2012, on ne trouvait pas approprié de les déposer au babillard et on m'a demandé de ne pas tenir compte de  cette règle pourtant exigée par notre affiliation au réseau de la Montérégie.
 
Dorénavant, la bibliothèque sera indépendante.  Aurons-nous encore accès à de telles informations comparatives  sur le nombre d'usagers, le nombre de documents empruntés, etc ? Peu probable. Mais si oui, la comparaison s'établira avec quelles autres bibliothèques municipales ?  Nous verrons bien la suite des choses. En avril, en nous annonçant la fin de l'affiliation, on nous a prédit une nette amélioration en 2014. Nous attendons la surprise avec intérêt.
 
 
 
 
 
 
 
 
 


1 commentaire:

  1. Parlez-moi de quelqu'un qui sait de quoi il parle!
    Une analyse des statistiques disponibles est importante pour permettre au lecteur d'apprécier un message et de se faire une opinion.
    Comment un conseil municipal peut-il affirmer que la fréquentation de tous genres de la bibliothèque sera améliorée en ne faisant pas partie du réseau de la Montérégie alors qu'aucun plan d'action pour en réactiver la fréquentation ne fut élaboré avant la décision de s'y retirer?
    Pour rendre encore plus concret cet excellent travail de recherche et en facilité la compréhension auprès de la clientèle visée, quelques graphiques auraient été très appréciés pour synthétiser le message.
    Félicitations pour cet excellent travail qui mérite à son auteur le plus grand respect de ses concitoyens.
    Un lecteur qui apprécie la clarté et des faits pour soutenir un argumentaire.

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