Hier soir, au Théâtre de la ville, à Longueuil, Emmanuel Bilodeau, le comédien remarquable autant au cinéma qu'au théâtre, devient humoriste devant un public conquis.
Intelligence, finesse, des propos d'actualité triés sur le volet, des personnages de vieil oncle rural en résidence d'aînés ou d'invidu italien mafieux, tout son matériel est choisi avec grand soin. Sous une allure d'improvisation, on sent bien le travail du texte, des mimiques, des changements de registre vocal, des onomatopées sonores...bref un comédien humoriste, à n'en pas douter, c'est mieux qu'un humoriste tout court, en plus, quand il est si brillant. D'abord une formation en droit, puis une autre à l'école nationale de théâtre, il a fait tout un parcours depuis sa jeunesse.
Comme il nous présente son premier oneman show, il nous raconte donc ses origines. De la date de sa conception, identique au jour célèbre de l'assassinat du président Kennedy en novembre 1963, de sa naissance le 29 août 1964, de son enfance avec 11 frères et soeurs, de sa jeunesse à Sainte-Foy, de ses parents amoureux des mots car traducteurs de profession, bref, tout un monde grouillant de vie et de joyeuses péripéties.
Puis il nous parle de ses propres enfants, l'une de 16 ans d'une union précédente avec une femme plus vieille que lui, précise-t-il, puis de ses 2 petits monstres de 4 et 2 ans qu'il chérit tellement...d'une nouvelle union. Il nous démontre les difficultés d'avoir une blonde, une adolescente et deux jeunes si actifs...Il a quand même 49 ans...
Un spectacle qui se termine par un discours patriotique à la René Lévesque, pratiquement. Mais d'aujourd'hui et de maintenant.
Je pense qu'Emmanuel Bilodeau s'est donné comme objectif de faire sa petite part pour réveiller la conscience des siens, québécois, de toutes les origines. Pour un monde de liberté, d'autonomie à conquérir...car nous sommes un peuple qui avons tellement de capacités, pourquoi tolérer la somnolence et l'inconscience...?
Un spectacle à recommander avant qu'il ne soit mieux reconnu comme humoriste, nous dit-il, et qu'il augmente alors le prix des billets tout comme les autres humoristes reconnus...
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