mardi 23 octobre 2018

Vigneault et sa foi en l'autre

Gilles Vigneault aura 90 ans, samedi le 27 octobre et il vient de publier un disque Ma jeunesse  et un livre de poésie Le chemin montant. Il trouve encore quelque chose à nous dire et à nous chanter. Lors d'une récente entrevue avec le journaliste Dominic Tardif, publiée ce matin dans Le Devoir, il confie qu'il met toujours un temps avant de juger et de jauger ce qui lui arrive dans la vie. Il raconte qu'il dit à son petit-fils dans un poème: Mets le temps de ton côté. C'est un vieil outil fidèle. 

Ce patriarche  dira aussi: Le silence est rare, parce qu'on dirait que l'humanité a besoin de bruit pour oublier qu'elle va mourir, alors que la mort est très intéressante. La mort donne la foi: en soi et en l'autre, Vigneault a foi en l'humanité. C'est aussi ce qui peut donner la foi d'accepter et d'accueillir l'immigrant. On se rappelle trop rarement que l'immigrant le plus dépaysé, le plus métissé et métissable, c'est un enfant qui vient de naître. Il arrive dans un monde dont il ne connaît rien. 

Il espère que chacun pourra rencontrer un jour un monsieur Ibrahim et dira à son voisin: Tu sais, c'est du monde comme nous autres! Ce sont des raisonnements qui se tiennent tous les jours dans le peuple et qui ne passent pas à la télé. Ces raisonnements-là ont plus de pouvoir que les paroles politiciennes. Je pense bien qu'il a raison.

Dans son nouvel album, il réinterprète des chansons du passé et Tardif pense qu'elles disent encore le présent. Il continue d'entendre parler de liberté. La liberté, ce n'est pas seulement aux élections que ça se passe, explique-t-il. Cette liberté, maintenant, c'est la liberté de choisir d'arrêter de manger de la viande de bœuf qui coûte si cher à la planète. C'est la liberté de ne plus acheter de plastique pour ensuite le rejeter à la mer, la mer qui nous a donné la vie. Quelle reconnaissance! Quelle sorte de gratitude!. C'est la liberté dont nous parle Nicolas Hulot. C'est la liberté de voter pour qui va protéger la planète pour les enfants qui viennent. C'est la liberté d'essayer de protéger la vie. Il faut rêver au-delà du rêve. Tous les rêves sont permis.

Marc Aurèle a écrit dans Pensées à moi-même au deuxième siècle de notre ère: La joie de l'homme ? C'est faire ce qui est le propre de l'home. C'est la bienveillance pour ses frères, le mépris des agitations des sens, le discernement des représentations croyables, la contemplation de la nature universelle et des choses qui y sont conformes. Vigneault continue de nous faire réfléchir même à 90 ans. Tant qu'il est vivant, il continue d'être généreux envers ses frères pour les aider à mieux goûter le bonheur. Merci monsieur Vigneault, vous nous aidez  à mieux vivre.

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