mardi 23 juin 2015

L'urgence médicale des changements climatiques

Malgré l'impact des menaces des changements climatiques sur la santé humaine, la réponse politique des décideurs est insuffisante. Un rapport publié dans la revue scientifique médicale britannique , aujourd'hui, affirme, qu'à l'horizon de 2050, les gains en santé et en développement des 50 dernières années risquent d'être détruits par les conséquences des changements climatiques.
 
Les vagues de chaleur, les inondations, les sécheresses, les tempêtes, la pollution de l'air, l'insécurité alimentaire, la malnutrition, des déplacements de population, les problèmes de santé mentale, la propagation des infections apparaîtront comme une urgence médicale, selon le chercheur Hugh Montgomery qui a mené cette vaste étude scientifique.
 
Les ressources d'eau potable risquent d'être réduites et l'accès aux ressources entraînera des conflits et des migrations. L'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)partage aussi ce point de vue que le Québec ne sera pas épargné par notre dépendance aux énergies fossiles. Aussi un rapport produit pour le gouvernement du Québec par Ouranos estime que la facture pour le système de santé québécois devrait dépasser les 30 milliards de dollars au cours des 50  prochaines années. Une moyenne de 660 millions par année en plus de provoquer pas moins de 20 000 décès additionnels suite à la hausse des températures.
 
Les risques pour la santé humaine sont sous-estimés, selon le rapport The Lancet. Même si la technologie et les moyens financiers sont disponibles, la volonté politique manque globalement. Le lobby du pétrole et de l'automobile est si puissant que les scientifiques ont peine à mettre en place un "consensus international fort".
 
Les subventions publiques mondiales de 5 300 milliards de dollars consacrées chaque année pour les énergies fossiles dépassent la totalité des dépenses en santé. Les énergies fossiles accaparent énormément d'argent public. Les profits pour les exploitants ( le 1 %) et les risques et conséquences catastrophiques pour la société ( les 99 %). Pourtant développer la recherche en santé publique, la recherche pour développer des énergies renouvelables,  des techniques pour améliorer la qualité de l'air, aménager les villes en augmentant  la verdure et l'agriculture urbaine sont des avenues envisagées  pour améliorer la santé des citoyens. Encourager le transport actif en ville serait aussi bénéfique.
 
À quand une volonté politique de verdir les villes et villages ? À quand une volonté politique d'encourager la cohabitation des piétons, cyclistes et automobilistes dans les rues par une diminution des vitesses autorisées dans les secteurs résidentiels ? À quand une volonté politique de protéger l'humanité plutôt que les financiers obnubilés par le profit ?

(Source: Le Devoir)

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