lundi 21 avril 2014

Guillaume Martineau est venu à la Maison de la musique de Sorel-Tracy

Vendredi dernier, ce jeune pianiste  de 28 ans est venu dans notre région pour battre son propre record montréalais de 12 heures d'improvisation jazz au profit de la Maison de la musique de Sorel-Tracy. Ayant réussi de brillantes études en musique classique des universités de Montréal et McGill, diplômé en jazz d'une école supérieure de Boston, ayant étudié avec Oliver Jones au Centre d'Arts d'Orford, il est aussi détenteur de nombreux prix prestigieux. La première place au Concours de Musique du Canada, gagnant au Festival de musique classique de Pierre-de-Saurel, il est reconnu comme un talent à remarquer.
 
Pendant plus d'une heure, vendredi dernier, je suis allée entendre cet excellent improvisateur, pianiste et compositeur. Un pur bonheur. J'avais aussi proposé une demande spéciale: un prélude et fugue de J.-S. Bach de son choix parmi les 48 que contient le Clavecin bien tempéré. Alors à l'heure prévue, à 10h28, il interpréta sa sélection personnelle. Quel plaisir d'entendre son choix: un prélude et fugue que j'avais déjà interprété aussi pendant les examens de fin d'année à l'École de Musique Vincent-d'Indy, du temps de mes études musicales. Un souvenir heureux, Bach me rend toujours si heureuse et Guillaume a su me faire revivre des moments mémorables de bonheur.
 
Il sait modifier les atmosphères par de ponts musicaux simples pour l'auditeur, des modulations qui ne heurtent pas l'oreille de l'auditeur mais qui sait le diriger ailleurs, dans un autre sentiment, un autre monde. Sans artifices, souvent souriant, il joue simplement du piano. Il m'a semblé qu'il jouait aussi pour lui-même et non seulement pour la galerie. Il semble uni à la musique dans une aisance sans prétention. Il navigue entre les sonorités et y semble comme un poisson dans l'eau. Aucune intention de séduction, me semblait-il, pas de virtuosité de tape-à-l'oeil, seulement une intériorité de musicien qui semble couler de la source vive de son imagination et de sa créativité musicale remarquable. 
 
Tantôt calme, tantôt plus incisive, tantôt d'une dynamique vivement variée, il sait allier la fermeté à la douceur comme un marcheur de longue randonnée dans une forêt. Parfois la main gauche soulignait le temps qui passe avec régularité rythmique pendant que la main droite démontrait une belle fantaisie. Toujours sans partition, et ce, même dans l'exécution de la demande spéciale.
 
Un défi relevé, un exploit d'endurance physique et musicale, une sensibilité émouvante, parfois tout en dentelle, parfois comme un torrent, sa musique fait du bien à notre âme. Un jeu polyvalent et une personnalité rafraîchissante  écrivait le journal La Voix des Mille-Îles en 2012.
 
Un pianiste à découvrir, à apprécier, à suivre et à réécouter.


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