mercredi 4 mars 2020

Pour évaluer GNL Québec, un représentant des intérêts pétrochimiques préside la commission d'enquête

Denis Bergeron a travaillé pendant 16 ans comme "vérificateur consultant pour l'Association canadienne de l'industrie de la chimie (ACIC), il veillait à l'application des codes de pratiques de la Gestion responsable de l'ACIC auprès de ses membres". Il présidera l'examen du projet Énergie Saquenay, le plus gros projet industriel de l'histoire du Québec, dans le cadre d'un BAPE.

Cette association, ACIC, représente les intérêts des sociétés pétrochimiques au Canada opérant surtout dans la production de gaz naturel, la transformation du gaz, l'utilisation de ses produits dérivés ou encore son transport en vue de l'exportation. Imperial Oil et Shell Chemicals Canada sont des exemples de ses sociétés membres.

L'autre commissaire a travaillé aussi pendant plusieurs années à la Régie de l'énergie notamment dans le secteur du gaz naturel, Laurent Pilotto. Le BAPE est une organisation indépendante pourtant.

Même si le BAPE a pleinement confiance dans "l'impartialité" de la commission et ne veut pas modifier sa composition pour évaluer le projet d'usine gazière, les trois partis d'opposition jugent cependant qu'il faudrait au minimum ajouter un commissaire avec d'autres expertises  pour maintenir la confiance de la population et mieux répondre à ses préoccupations, sans prêter flanc à la critique.

Le député provincial du Saquenay Sylvain Gaudreault estime que "le mandat est vicié depuis le début".  Le gouvernement Legault n'accepte pas d'évaluer le projet d'usine et celui du gazoduc qui lui fournira le gaz dans un même examen environnemental. Dominic Champagne, le porte-parole du Pacte pour la transition et metteur en scène, affirme que la composition actuelle de la commission "nous donne l'impression que les dés peuvent être pipés".

Le projet de gazoduc n'existe pas sans usine. Les mêmes intérêts financiers soutiennent tant le gazoduc que l'usine de liquéfaction. Denis Bergeron et Laurent Pilotto ont "déclaré l'absence de conflit" et déclaré "l'engagement éthique et déontologique" et ont signé et mis en ligne leur déclaration hier.

Les principaux groupes écologistes demandent aux commissaires de tenir compte de toutes les émissions de gaz à effet de serre liées au projet. Environ huit millions de tonnes d'émission de GES annuellement seront produites car le gaz sera exploité surtout par la fracturation en Alberta. Cela équivaut à une augmentation de 3,2 millions de véhicules sur les routes, chaque année.

(Source: les articles d'Alexandre Shields, dans les éditions du Devoir du 3 et du 4 mars )

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