mardi 3 mars 2020

Les environnementalistes mexicains subissent la violence

"Le niveau de violence envers les environnementalistes atteint maintenant celui exercé contre les journalistes et les défenseurs des droits de la personne", déplorait le ministre de l'environnement, Victor Manuel Toledo, du nouveau gouvernement d'Andrés Manuel Lopez Obrador (élu en novembre 2018) en conférence de presse.

"La violence dans certaines régions est une réelle préoccupation pour mener des recherches en environnement sur le terrain", affirme le directeur de l'Institut de recherche sur les écosystèmes et le développement durable (HES) de l'Université autonome de Mexico (UNAM).

Tout comme les fragiles papillons qui parcourent 5000 kilomètres depuis le Canada pour se rendre au sommet des montagnes du Michoacan pour trouver un refuge durant l'hiver, la vie des chercheurs et des militants mexicains qui montent le ton pour protéger des aires menacées est parsemée d'embûches, écrit Isabelle Paré, dans Le Devoir.

Deux travailleurs d'une réserve protégée par l'UNESCO en 2000 pour protéger l'aire d'hibernation des monarques ont été retrouvés sans vie au début du mois. "Il est très difficile d'être militant au Mexique en ce moment", expliquait Diego Pérez Salicrup, directeur de l'HES de l'UNAM. Il a été forcé d'annuler les travaux sur le terrain d'une de ses étudiantes au doctorat. C'était trop risqué car son sujet de thèse impliquait de sillonner les zones arides d'un État du Mexique devenu trop dangereux pour s'y trouver comme chercheuse.

Dans la réserve d'une superficie de plus de 56 000 hectares, les zones "tampons" comptant pour 75 % du territoire protégé sont toujours à risque de coupes illégales et de déforestation, selon Mauricio Quijada, professeur de l'UNAM.

Pour la survie des papillons, le changement d'usage des sols est un enjeu majeur ainsi que pour la sécurité des gens; mais on gagne plus d'argent à planter des avocats qu'à protéger les forêts, souligne le professeur Quijada.

(Source: l'édition d'aujourd'hui.)

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