lundi 9 mars 2020

L'industrie minière nous lègue 1,2milliards de passif pour leurs 223 sites

Les sites miniers que l'industrie minière québécoise a abandonnés nécessiteront 1,2 milliards pour les répertorier, les caractériser et les restaurer. En 10 ans, la facture estimée a triplé. Cet héritage toxique sera assumé par l'État (donc nos impôts) selon ce que le Vérificateur général du Québec a mis en lumière en 2009.

Ce passif environnemental, malgré des investissements de plus de 165 millions de dollars depuis dix ans, n'a pas diminué. Cette semaine, le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles (MERN) l'évalue à 1,2 milliard de dollars.

Ce montant comprend des sites qui sont concrètement à la charge de l'État, mais aussi des sites pour lesquels le gouvernement "pourrait avoir à agir étant donné le statut financier précaire des responsables". Selon les données les plus à jour, on compte 223 sites d'exploration minière abandonnés en plus de 221 sites d'exploitation. Les libéraux de Couillard avaient promis en novembre 2016 de "diminuer le passif environnemental minier de 80 % d'ici le 31 mars 2022", en injectant 620 millions de dollars. On avait prévu injecter 88,9 millions pour l'an 2018-2019. "Les contrats accordés par la direction de la restauration des sites miniers" ont plutôt atteint cinq millions. Pour l'année 2017-2018, les dépenses ont atteint 5,5 millions, alors que les dépenses prévues au départ étaient de 82,4 millions. Et pour 2016-2017, les fonds dégagés avaient totalisé 11,8 millions.

Depuis le gouvernement Legault, on a annoncé en juin 2019 que des dépenses de 21 millions sont prévues pour 2019-2020, pour des travaux de caractérisation sur 33 sites. Le gouvernement de la CAQ n'a pas fixé d'échéancier pour l'ensemble de cet héritage toxique. En attendant, certains sites laissent fuir des "résidus acides" qui contaminent le territoire avoisinant et les cours d'eau.

Le gouvernement a toujours refusé la mise en place d'une redevance pour financer la restauration des sites miniers abandonnés.

(Source: article d'Alexandre Shields, Le Devoir, édition du 7 mars )

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