jeudi 3 janvier 2019

Le travail invisible progresse dans le monde

Le travail invisible se compose surtout des travaux de ménagère, des tâches de proches aidantes, de la charge mentale des femmes autochtones militant pour leur peuple, des nouvelles immigrantes qui installent leur famille dans nos régions, de la charge mentale de l'éducation des enfants, du travail domestique mal protégé, toutes des tâches peu payées ou pas du tout payées, majoritairement effectuées par des femmes. Leur tâche est tellement essentielle qu'elle passe sous le radar.

Non comptabilisées, ces tâches n'en sont pas moins des stabilisateurs de la société. Elles sont en augmentation car les patrons désirent le profit à tout prix et le travail humain au plus bas coût possible. Une logique qui gouverne tout le système économique capitaliste et qui s'accentue avec la mondialisation du capital.

Et l'invisibilité du travail s'étend au-delà de l'espace domestique. Possiblement que les femmes sont réticentes à se définir comme ménagères  alors qu'elles occupent un emploi salarié. Cela freine même le militantisme, selon le dernier opus dirigé par mesdames Camille Robert et Louise Toupin, Travail invisible. Portrait d'une lutte féministe inachevée. 

À partir de statistiques gouvernementales, 91 % des femmes consacraient 3,7 heures par jour à des activités domestiques contre 2,5 heures par jour pour 79 % des hommes, en 2010. Pour la majorité des personnes de 65 ans et plus à domicile, soit 86 %, en 2015, on note que 70 % des soins personnels et des services donnés aux personnes âgées le sont généralement par des femmes.

Dans ce dossier des proches aidants, les auteures suggèrent l'établissement d'un dispositif d'évaluation des besoins des personnes aidées ainsi qu'un mécanisme de consentement à prendre soin d'un proche. De plus, il serait pertinent que les services publics de soutien à domicile soient augmentés, ainsi que des mesures financières adéquates facilitant ce lourd travail invisible.

(Source: article de Caroline Montpetit, dans Le Devoir  de ce matin)


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