dimanche 30 septembre 2018

Le clientélisme répond-il aux désirs des électeurs?

Alors que le débat sur la souveraineté est quasi-absent dans les discours, que l'environnement a été négligé comme grand projet de société, que la mobilisation est moins grande, les électeurs veulent néanmoins du changement. Ils ne se retrouvent plus dans les partis politiques, selon les propos recueillis par Stéphane Baillargeon lors d'une entrevue avec le professeur Martin Pâquet, spécialiste de l'histoire politique et culturelle et professeur au Département des sciences historiques de l'Université Laval.

Dès les élections québécoises en 1956, les abbés Gérard Dion et Louis O'Neil trouvaient que le clientélisme était présent.  Maintenant, on cible plus finement la clientèle électorale comme dans les grandes entreprises de marketing. On semble vouloir nous vendre un produit qui convient à notre profil de client-électeur. Chacun y va de ses promesses, X promet tel produit gratuit si nous votons pour lui, Y promet un autre produit gratuit et ainsi de suite. C'est à ne plus retrouver quel produit gratuit était offert par tel ou tel parti politique. À trop offrir de primes diverses,, on voit difficilement le plan d'ensemble.

L'historien raconte que l'histoire est un bagage d'expériences dont l'électeur peut se servir pour mieux comprendre le présent. On observe des disparités sociales énormes. Les formes de mobilisation collective semblent affaiblies. Les inégalités croissent partout, c'est un phénomène international. Connaissons-nous suffisamment notre histoire politique pour faire un choix éclairé demain ?

Les citoyens se désengagent et se désintéressent de la chose publique. Alexis de Tocqueville écrivait que nous sommes enfermés dans l'égoisme de notre coeur, Devenus très individualistes, oublierons-nous que l'élément fondamental en politique, c'est d'abord le bien commun.

Le professeur Pâquet pense que l'état présent paraît en soi inquiétant.

(Source: Le Devoir de ce Week-end)

Aucun commentaire:

Publier un commentaire