samedi 18 septembre 2021

Une reprise en dents de scie

Alors que Justin Trudeau disait que le but des élections fédérales précipitées était d'établir les bases de notre économie canadienne post-Covid, il semble que nous serons déçus, selon Éric Desrosiers, dans son analyse d'hier dans Le Devoir.

"La reprise reste en dents de scie, le virus est toujours présent et l'évolution de la pandémie est incertaine" disait le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, la semaine dernière. Il ne serait pas le temps encore de retirer les mesures exceptionnelles pour soutenir l'économie. Avec l'augmentation de l'inflation des derniers mois attribuable à "des circonstances uniques créées par la pandémie", Macklem pense qu'il ne faut pas trop s'en faire.

Aucun parti fédéral ne propose de réduire le niveau de dépenses actuelles, pas avant 2024 du moins. Le retour à l'équilibre budgétaire n'est pas prévu, sauf pour les conservateurs, mais pas avant une dizaine d'années. 

Pourtant on promet de diminuer le défici, et le poids relatif de la dette qui a augmenté de 31 % à 49 % du produit intérieur brut (PIB) à Ottawa. Sur cinq ans, le parti libéral prévoit 78 milliards de nouvelles dépenses, 25 milliards de nouveaux revenus et un coussin pour imprévus de 15 milliards. Selon l'ancien Directeur parlementaire du budget, Kevin Page, maintenant président de l'Institut des finances publiques et de la démocratie, cette approche paraît crédible financièrement.

Le parti conservateur prévoit 51 milliards de nouvelles dépenses, sans coussin financier pour les imprévus. Il a choisi de retarder le plus tard possible le temps de l'augmentation des transferts promise aux provinces ainsi que la manière de la financer. Moins crédible.

Le parti néodémocrate prévoit 215 milliards de nouvelles dépenses et 166 milliards de nouveaux revenus. Avec d' "ambitieux" projets d'une assurance médicaments, d'un revenu minimum garanti pour les personnes handicapées et un impôt sur les fortunes, ce parti obtient une note encore plus faible car ce parti ne porte pas assez d'attention aux problèmes de financement et aux conflits probables avec les provinces.

Tous les partis promettent des emplois. L'Institut du Québec trouve que c'est une vision complètement dépassée de la réalité. La main-d'oeuvre raréfiée commande plutôt des mesures énergiques de former et requalifier la main-d'oeuvre pour ne pas rater le virage de l'automatisation  et des nouvelles technologies et  pour ne pas perdre plus de travailleurs que maintenant, mais favoriser leur rétention.

"Méfiez-vous des politiciens qui promettent que quelqu'un d'autre payera la décarbonisation de notre économie, nous devons tous payer. Mais ça vaut le coût", nous rappelle un économiste de l'Université Simon Fraser et membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), Mark Jaccard, dans son analyse publiée en septembre dans la revue Options politiques.

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