lundi 11 février 2019

Saint-Exupéry et l'homme moderne

Louis Cornellier écrivait un intéressant article dans Le Devoir du 4 février dernier. En 1943, Antoine de Saint-Exupéry a 43 ans et se bat, il utilise le droit de risquer sa vie pour son pays occupé. Il est un héros. Toutefois, il est inquiet et écrit pourtant en juillet 1943: " je ne puis supporter l'idée de verser des générations d'enfants français dans le ventre du Moloch allemand".

Voilà pourquoi il se bat. Son inquiétude vient de loin, car même si la guerre sera gagnée, cette idée ne l'apaise pas. "Quand la question allemande sera enfin réglée, tous les problèmes véritables commenceront à se poser". Et selon lui, ces problèmes, ce problème, au fond, car il n'y en a qu'un vrai, c'est "celui du sens de l'homme, et il n'est point proposé de réponse et j'ai l'impression de marcher vers les temps les plus noirs du monde".

Saint-Ex écrit que "l'homme moderne souffre d'un vide spirituel, qui ne peut qu'engendrer son désespoir, même en temps de paix. Je suis triste pour ma génération qui est vide de toute substance humaine. Qui, n'ayant connu que le bar, les mathématiques et les Bugatti comme forme de vie spirituelle, se trouve aujourd'hui dans une action strictement grégaire qui n'a plus aucune couleur".

Sa foi, il la place dans une "vie de l'esprit plus haute encore que la vie de l'intelligence" dans un souci de la civilisation conçue comme un "bien invisible puisqu'elle porte non sur des choses, mais sur les invisibles liens qui les nouent l'une à l'autre, ainsi et non autrement". Selon Saint-Ex, vivre sans inquiétude spirituelle et sans nostalgie, c'est vivre en robot et en imbécile.

C'est pourquoi j'ai tant de plaisir à suivre des cours en théologie et en philosophie à distance avec l'Université Laval.  Comme Saint-Ex,  je pense que le monde "a tant besoin d'un dieu, il faudrait faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien".

(Source: article inspiré par l'essai du philosophe et politicien François-Xavier Bellamy)

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