samedi 16 février 2019

Le gaz naturel: une fausse bonne idée

Entre 2016 et 1990, les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont diminué d'à peine 10 mégatonnes (Mt) au Québec. Il faut réduire nos GES à 17 Mt/an d'ici 2050. Il faudra réduire nos GES d'un volume récurrent 6 fois  plus important pour atteindre la cible, non pas un faible et insuffisant 10 Mt en 26 ans. 

La récente Politique énergétique 2030 du Québec (PEQ2030) parle d'un nouveau pacte énergétique et elle donne à Énergir (anciennement Gaz Métro) le mandat de développer un vaste chantier d'approvisionnement en gaz naturel en élargissant l'offre du réseau de distribution actuel. Elle parle d'énergie de transition alors que les approvisionnements gaziers sont majoritairement d'origine fossile. L'impact climatique d'une molécule de méthane qui se perd dans la chaîne d'approvisionnement est plusieurs dizaines de fois celui d'une molécule de dioxine de carbone produite pendant la combustion du méthane.

GNL Québec s.e.c., une usine de gaz naturel liquéfié, veut s'installer au Saguenay. Énergie Saguenay veut liquéfier du gaz naturel venant des réservoirs géologiques de l'ouest  dans une quantité deux fois plus importante que la consommation québécoise de gaz naturel en 2016. Ensuite il faudra le charger sur un quai maritime sur le Saguenay dans le but de l'acheminer vers l'international. 

Pourquoi investir dans le gaz naturel, ne serait-il pas plus intéressant d'investir dans des structures de décarbonisation de notre économie, dans des allocations de ressources  s'intéressant à la mise en valeur des gisements d'efficacité énergétique et des nouvelles énergies renouvelables présentes ici ?

Demeurer dépendant du gaz naturel nous entraînera dans une impasse en 2030. Il faudra reconvertir notre ressource à nouveau avant 2050.  Penser en cercles fermés selon les promoteurs qui s'avancent, le Québec se retrouvera un contre-exemple international car il n'aura pas su gérer, planifier, et lutter efficacement contre les changements climatiques.

(Source: des membres du Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste et des enjeux énergétique au Québec, article publié le 14 février dans Le Devoir).

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